Service civique, formations et engagements : Témoignage d’Isaora Bacquet, volontaire en service civique à La MADRE
Chapeau
J'ai rejoint La MADRE le 1er octobre pour 9 mois de service civique. Le service civique est une forme d’engagement citoyen pour les jeunes de 16 à 25 ans. Il permet de découvrir un milieu professionnel, de faire une pause dans ses études ou encore de s’engager dans une association. Dans mon cas, il me permet de m’engager auprès d’une association pour la cause environnementale à la suite de mes études et d’élaborer mon projet professionnel. En échange de son implication, la personne volontaire reçoit une indemnisation versée en grande partie par l’Etat et complétée par la structure d’accueil.
Description
Dans le cadre de mon service civique, j’ai été invitée à suivre deux jours de formation. Ces journées, qui se sont déroulées les mercredi 23 et jeudi 24 octobre, s’inscrivent dans le cadre d’un “parcours citoyen” proposé à chaque jeune volontaire. Dans mon cas, c’est la Ligue de l’enseignement qui a élaboré mon parcours.
Le cadre légal - Ce qui se passe à La MADRE
Dans le cas de La MADRE, j’ai d’abord signé un contrat avec la Ligue de l’enseignement avant d’être mise à disposition de l’association dans un contexte défini. Un.e service civique n’a pas d’intitulé de poste, ne touche pas de salaire, ainsi aucun.e volontaire ne doit remplacer un véritable poste. Par exemple, même si je participe grandement à la communication de La MADRE, le pôle communication de l’association est dirigé par un membre permanent du bureau et je ne fais que l’aider au quotidien.
Pour La MADRE, c’est déjà la deuxième fois que ce système est mis en place. De janvier à juillet, l’association avait accueilli Mila. Dans le cadre des activités de la structure d’accueil, c’est surtout aux volontaires de proposer des missions adaptées et qui correspondent à leurs aspirations. Le système de service civique participe au développement de La MADRE, et Mila comme moi, bien que je ne sois qu’au début, nous sommes heureuses de cette expérience. La MADRE cherche d’ailleurs un.e second.e service civique pour cette année…
Cette première matinée de formation a permis de rappeler les cadres légaux et d’exposer nos droits en tant que services civiques, mais elle a aussi été l’occasion de rencontrer différent.es volontaires et ainsi de créer du lien.
L’atelier d’écriture
Anais Escot, de l’association Les Machines, a proposé un atelier d’écriture le mercredi après-midi. L’objectif était de découvrir le plaisir, mais aussi le pouvoir d’écrire. Le premier travail proposé a été une recherche commune. Chacun.e pouvait choisir un mot, j’ai décidé de prendre le mot “environnement”. En se basant sur la matérialité de ce mot, c'est-à-dire ses lettres et ses sons, il fallait recomposer d’autres mots. Par exemple, à partir d’environnement, j’ai obtenu : envie, voter, vivre, ternir, miroiter, mentir, nom, miroir, rire, noir, voie, entente,… Il fallait ensuite réfléchir à des mots proches au niveau du sens ou avec lesquels on pouvait voir des liens. Toujours avec le mot environnement, j’ai pu trouver les mots suivants : nature, écologie, climat, combat, pollution, proche, famille, entourage,… À l'aide des mots ainsi trouvés, chacun.e pouvait composer des vers ayant plus ou moins de sens. L’étape finale était d’écrire un texte à l’aide des différentes phrases issues des réflexions de chacun.e ou juste grâce à son imagination.
Les textes obtenus étaient en majorité des poèmes avec du sens, qu’ils soient personnels ou plus orientés vers les associations respectives des volontaires. J’ai ainsi écrit deux textes à lire ici !
Musée de la Résistance et de la Déportation
La journée du jeudi a commencé par la visite du Musée de la Résistance et de la Déportation à Grenoble. Nicolas Maronnat a ainsi effectué une visite guidée d’une heure et demie à travers l’histoire de la résistance à Grenoble. Il a été mis en avant que les gestes qui paraissent les plus insignifiants (voler un tampon officiel) pouvaient être les plus salvateurs (créer de faux papiers pour les juif.ves) et qu’en agissant ensemble, de nombreuses vies avaient pu être sauvées.
Atelier “théâtre-forum”
Le dernier atelier proposé était un “théâtre-forum”. L’idée de l’atelier est que le public puisse intervenir dans une saynète après une première représentation avec des acteur.ices. Dans notre cas et pour nous mettre à l’aise en tant que futur.es acteur.ices et spectatreur.ices, l’exercice a commencé par un débat mouvant permettant de développer des prises de décision et quelques exercices de théâtre. Ensuite, l’animatrice nous a divisés en deux groupes pour jouer des saynètes différentes et pour que chacun.e endosse les deux rôles du théâtre. Elle a attribué des rôles à chacun.e sans donner de dialogues.
La première saynète représentait une directrice de centre de loisirs qui décide par habitude que les animatrices, douces et maternelles, s’occuperont des jeunes enfants (3-6 ans) alors que les animateurs, sportifs et autoritaires, auront la responsabilité des plus grands. L’histoire se passe lors de la réunion de préparation avec une nouvelle animatrice qui souhaite travailler avec les grands et non les petits. La directrice est outrée et refuse. Le public à l'occasion d’intervenir pour faire changer d’avis cette directrice têtue et sexiste. La situation était particulièrement réaliste, plusieurs personnes présentes l’ayant vécu et les échanges ont été pertinents. Le public a suggéré de proposer à la directrice une période de test avec une responsabilité prise en charge par l’animatrice volontaire et surtout de faire intervenir les animateur.ices plus anciens en faveur de ce changement.
Le deuxième groupe a pris place sur scène tandis que le premier a regagné le côté public. La deuxième situation, tout aussi réaliste, montrait une jeune femme rentrant seule le soir après une soirée avec deux amies. Elle se fait aborder par trois groupes composés de 3 hommes allant du simple “compliment” jusqu’à l’insulte. Les filles du public ont pu manifester leurs sentiments de colère et de peur face à cette situation bien trop présente dans leur quotidien. Certains garçons, acteurs et publics, n’arrivaient pas à comprendre pourquoi dire “tu es belle” à une femme dans la rue étant dérangeant. Il semble donc que les hommes ne soient pas assez sensibilisés à ce sujet. Les filles de l'assistance ont expliqué qu’un compliment indésiré, surtout sur le physique, doit rester silencieux d’autant plus que cela est récurrent. Il est normal de trouver une personne séduisante, on peut donc le penser sans avoir à le dire à voix haute. Le public a proposé des interventions de passants pour la saynète qui détournerait l’attention des agresseurs afin de ne pas ajouter une pression supplémentaire à la femme en allant lui parler.
Ce parcours a donc pu mettre en avant la richesse des profils des volontaires et le besoin crucial de sensibiliser la population à de nombreux sujets de société, notamment les agressions verbales que subissent les femmes.
Article rédigé par Isaora Bacquet, service civique à La Madre
Le cadre légal - Ce qui se passe à La MADRE
Dans le cas de La MADRE, j’ai d’abord signé un contrat avec la Ligue de l’enseignement avant d’être mise à disposition de l’association dans un contexte défini. Un.e service civique n’a pas d’intitulé de poste, ne touche pas de salaire, ainsi aucun.e volontaire ne doit remplacer un véritable poste. Par exemple, même si je participe grandement à la communication de La MADRE, le pôle communication de l’association est dirigé par un membre permanent du bureau et je ne fais que l’aider au quotidien.
Pour La MADRE, c’est déjà la deuxième fois que ce système est mis en place. De janvier à juillet, l’association avait accueilli Mila. Dans le cadre des activités de la structure d’accueil, c’est surtout aux volontaires de proposer des missions adaptées et qui correspondent à leurs aspirations. Le système de service civique participe au développement de La MADRE, et Mila comme moi, bien que je ne sois qu’au début, nous sommes heureuses de cette expérience. La MADRE cherche d’ailleurs un.e second.e service civique pour cette année…
Cette première matinée de formation a permis de rappeler les cadres légaux et d’exposer nos droits en tant que services civiques, mais elle a aussi été l’occasion de rencontrer différent.es volontaires et ainsi de créer du lien.
L’atelier d’écriture
Anais Escot, de l’association Les Machines, a proposé un atelier d’écriture le mercredi après-midi. L’objectif était de découvrir le plaisir, mais aussi le pouvoir d’écrire. Le premier travail proposé a été une recherche commune. Chacun.e pouvait choisir un mot, j’ai décidé de prendre le mot “environnement”. En se basant sur la matérialité de ce mot, c'est-à-dire ses lettres et ses sons, il fallait recomposer d’autres mots. Par exemple, à partir d’environnement, j’ai obtenu : envie, voter, vivre, ternir, miroiter, mentir, nom, miroir, rire, noir, voie, entente,… Il fallait ensuite réfléchir à des mots proches au niveau du sens ou avec lesquels on pouvait voir des liens. Toujours avec le mot environnement, j’ai pu trouver les mots suivants : nature, écologie, climat, combat, pollution, proche, famille, entourage,… À l'aide des mots ainsi trouvés, chacun.e pouvait composer des vers ayant plus ou moins de sens. L’étape finale était d’écrire un texte à l’aide des différentes phrases issues des réflexions de chacun.e ou juste grâce à son imagination.
Les textes obtenus étaient en majorité des poèmes avec du sens, qu’ils soient personnels ou plus orientés vers les associations respectives des volontaires. J’ai ainsi écrit deux textes à lire ici !
Musée de la Résistance et de la Déportation
La journée du jeudi a commencé par la visite du Musée de la Résistance et de la Déportation à Grenoble. Nicolas Maronnat a ainsi effectué une visite guidée d’une heure et demie à travers l’histoire de la résistance à Grenoble. Il a été mis en avant que les gestes qui paraissent les plus insignifiants (voler un tampon officiel) pouvaient être les plus salvateurs (créer de faux papiers pour les juif.ves) et qu’en agissant ensemble, de nombreuses vies avaient pu être sauvées.
Atelier “théâtre-forum”
Le dernier atelier proposé était un “théâtre-forum”. L’idée de l’atelier est que le public puisse intervenir dans une saynète après une première représentation avec des acteur.ices. Dans notre cas et pour nous mettre à l’aise en tant que futur.es acteur.ices et spectatreur.ices, l’exercice a commencé par un débat mouvant permettant de développer des prises de décision et quelques exercices de théâtre. Ensuite, l’animatrice nous a divisés en deux groupes pour jouer des saynètes différentes et pour que chacun.e endosse les deux rôles du théâtre. Elle a attribué des rôles à chacun.e sans donner de dialogues.
La première saynète représentait une directrice de centre de loisirs qui décide par habitude que les animatrices, douces et maternelles, s’occuperont des jeunes enfants (3-6 ans) alors que les animateurs, sportifs et autoritaires, auront la responsabilité des plus grands. L’histoire se passe lors de la réunion de préparation avec une nouvelle animatrice qui souhaite travailler avec les grands et non les petits. La directrice est outrée et refuse. Le public à l'occasion d’intervenir pour faire changer d’avis cette directrice têtue et sexiste. La situation était particulièrement réaliste, plusieurs personnes présentes l’ayant vécu et les échanges ont été pertinents. Le public a suggéré de proposer à la directrice une période de test avec une responsabilité prise en charge par l’animatrice volontaire et surtout de faire intervenir les animateur.ices plus anciens en faveur de ce changement.
Le deuxième groupe a pris place sur scène tandis que le premier a regagné le côté public. La deuxième situation, tout aussi réaliste, montrait une jeune femme rentrant seule le soir après une soirée avec deux amies. Elle se fait aborder par trois groupes composés de 3 hommes allant du simple “compliment” jusqu’à l’insulte. Les filles du public ont pu manifester leurs sentiments de colère et de peur face à cette situation bien trop présente dans leur quotidien. Certains garçons, acteurs et publics, n’arrivaient pas à comprendre pourquoi dire “tu es belle” à une femme dans la rue étant dérangeant. Il semble donc que les hommes ne soient pas assez sensibilisés à ce sujet. Les filles de l'assistance ont expliqué qu’un compliment indésiré, surtout sur le physique, doit rester silencieux d’autant plus que cela est récurrent. Il est normal de trouver une personne séduisante, on peut donc le penser sans avoir à le dire à voix haute. Le public a proposé des interventions de passants pour la saynète qui détournerait l’attention des agresseurs afin de ne pas ajouter une pression supplémentaire à la femme en allant lui parler.
Ce parcours a donc pu mettre en avant la richesse des profils des volontaires et le besoin crucial de sensibiliser la population à de nombreux sujets de société, notamment les agressions verbales que subissent les femmes.
Article rédigé par Isaora Bacquet, service civique à La Madre